Visite de l'exposition

Victor Vasarely (1906 – 1997) s’est attaché à définir des modes de conception et de production permettant une large diffusion sociale de l’art. Parallèlement, et c’est l’autre grande dimension de son œuvre, Vasarely a mis au point des formes qui sollicitent l’œil bien plus que ne le fait généralement la peinture abstraite : c’est à ce titre qu’il reste dans l’histoire comme l’inventeur de l’art optico-cinétique. L’exposition invite à découvrir chacune de ces deux dimensions et la manière dont elles s’articulent l’une à l’autre.

L’exposition commence avec les Zèbres (1938) puis l’on découvre la partie « Géométries du réel » qui met en lumière des oeuvres moins connues, inspirées d’un séjour en Bretagne (1947) avec des formes rondes, une ambiance d’océan ou encore, l’année suivante lors d’un séjour dans le sud, près de Gordes, Vasarely est fasciné par les formes angulaires du site et les contrastes entre ombre et soleil.

Poursuivant l’idéal d’une socialisation de l’art, Vasarely s’engage à la fin des années 1960 dans la diffusion à grande échelle de ses formes et rencontre, le fait n’est pas si fréquent, l’adhésion de la culture populaire. La sécularisation de l’œuvre d’art emprunte différentes voies. Tout d’abord celle du multiple (et notamment du poster à grand tirage), des couvertures de livres, des pochettes de disques et CD et aussi celle des arts appliqués.

Au début des années 1970, l’artiste réalise certaines de ses plus fameuses intégrations architecturales : dans la gare Montparnasse ou sur la façade de l’immeuble de la station de radio RTL, à Paris ; dans la salle à manger d’honneur de la Deutsche Bundesbank à Francfort, intégration remontée dans l’exposition du Centre Pompidou.

Dans les années 1960 et 1970, les grandes séries font référence aux « signaux des mondes », aux « métagalaxies », au « bruit des quasars » et au « battement des pulsars ». En 1982, un ensemble de cinq sérigraphies de l’artiste est même emporté par le spationaute français Jean-Loup Chrétien à bord de la station spatiale orbitale soviétique Saliout 7, donnant à l’œuvre de Vasarély le cadre intersidéral dont elle rêvait.

Commissaires de l’exposition : Michel Gauthier et Arnauld Pierre

(Source Centre Pompidou)