Visite de l'exposition

En 1999, Wang Bing filme dans le Nord-Est de la Chine, durant presque 2 ans, la disparition du plus grand complexe sidérurgique chinois. Ainsi naquit À l’Ouest des Rails (2003), un film-évènement de 9 heures. Ce film reçoit de nombreux prix et distinctions et révèle Wang Bing comme une figure marquante du cinéma chinois contemporain.
Il réalise ensuite de nombreux films documentaires tels que Fengming, chronique d’une femme chinoise (2007), Les Trois Soeurs du Yunnan (2012), À la folie (2013), Ta’ang (2016), Argent amer (2016), et Les Âmes mortes (2018)…

L’exposition présente une vingtaine d’extraits de films projetés sur les murs selon un parcours qui privilégie trois thèmes essentiels du cinéaste : la ruine (A l’ouest des rails) ; l’enfermement (A la Folie) ; la filature (L’Homme sans nom). Des films où le cinéaste, rivé à son sujet, s’attache à suivre les exclus du miracle économique chinois.

« J’ai une métaphore mais je ne sais pas si c’est la bonne. J’ai l’impression que la Chine est un peu comme une personne qui marche sur une route, vers une destination. Sauf que cette destination, c’est une destruction pure et simple. Et la plupart des gens ne s’en rendent même pas compte. Tout le monde est confiant, probablement parce que l’espace physique et mental de chaque individu est limité par ses relations. Les gens ont confiance parce qu’ils ne peuvent pas voir ce qui les attend. Voilà ce que je ressens. »
Interview de Wang Bing, par Alexis Ferenczi, Mouvement, Vendredi 30 avril 2021

Les films présentés dans l’exposition ont été projetés dans leur intégralité à l’occasion de la rétrospective Wang Bing à La Cinémathèque française du 9 au 24 juin 2021.

Livre édité par le BAL et Roma publications, 832 pp. 45 €.

Wang Bing, l’œil qui marche