Pour la première fois en France, Niki de Saint Phalle (1930-2002) est exposée avec Jean Tinguely (1925-1991) qui fut son compagnon. Avec les deux artistes, l’exposition met également en lumière Pontus Hultén (1924-2006), le premier directeur du Centre Pompidou, de 1977 à 1981, après avoir été conservateur au Moderna museet de Stockholm. Il fut un soutien et un fidèle compagnon du duo d’artistes. Pontus Hultén fut peintre et cinéaste expérimental, avant d’être conservateur de musée à l’esprit éclairé et aux acquisitions audacieuses.
La collaboration et l’amitié de ces trois personnalités se révèlent tout au long du parcours à travers les échanges de correspondance, films d’archives et lettres-dessins autour de leurs œuvres, projets et expositions réalisées ensemble. Ils vont par exemple créer en 1966, Hon, « Elle – une cathédrale », une nana gigantesque dans laquelle le public entrait par l’entrejambe pour découvrir tout un monde animé et ludique. On peut voir dans l’exposition des maquettes, des morceaux et des photos de Hon. Une autre oeuvre emblématique est mise en lumière : Le Cyclop, une tête monumentale réalisée au coeur de la forêt près de Milly-la-Forêt (1969-1994), dont le projet a duré 25 ans.
Dans l’exposition, on retrouve de nombreuses oeuvres de Niki de Saint Phalle, tels que ses célèbres tirs réalisés en public, au début des années 60. Sur un panneau de bois, elle insère dans du plâtre des objets, ainsi que des sachets de peintures liquides qui éclatent sous l’impact des balles et dégoulinent en traînées bariolées. Différentes Nanas, ses femmes plantureuses, sont également présentes, certaines sont noires comme sa Black Venus ou sa Black Rosy, allusion à Rosa Parks la militante de droits civiques.
Du côté de Jean Tinguely, la même créativité débridée éclate dans ses oeuvres, même si son travail autour des machines animées est très différent. Parmi de nombreuses créations, sa pièce la plus spectaculaire, « L’enfer, un petit début » (1984) est une grande estrade sur laquelle un tas de machines et d’objets hétéroclites bougent et cliquètent, en un étrange ballet fascinant.
La richesse de la collection du Centre Pompidou, associée à des prêts d’institutions nationales et internationales, permet de redécouvrir les œuvres extraordinaires des deux artistes.
Commissariat : Sophie Duplaix, conservatrice en chef, service des collections contemporaines, Musée national d’art moderne – Centre Pompidou
Scénographie : Laurence Fontaine
Septembre 2025
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