Ce célèbre peintre américain, mieux connu outre-Atlantique qu’en France, est mis à l’honneur dans la première exposition monographique qui lui est consacrée. Au travers d’une centaine d’œuvres, le Musée d’Orsay nous présente un peintre étranger, éternel nomade, qui a su gagner le cœur des parisiens de l’époque et s’imposer comme une référence dans son art.
Le grand parcours de l’exposition permet de plonger dans le Paris de la fin du XIXe siècle et d’observer les représentations prolifiques que Sargent réalisait de la haute société qui défilait devant ses toiles. Entre souvenirs de voyage et dessins provocateurs, on découvre les diverses influences qui ont guidé son travail, notamment celle de son maître et mentor Carolus-Duran, ou de son grand ami Claude Monet.
Déjà à l’époque, ses portraits d’amis et d’admirateurs intriguaient de par la sensibilité des visages et l’intensité des regards représentés. On ressent dans le travail de Sargent un amour du beau et du poétique qui lui permet de saisir ses sujets avec une délicatesse sans égal. L’équilibre des couleurs contribue grandement au doux réalisme des tableaux, comme au sein de Fumée d’ambre gris où le mélange des multiples nuances de gris la transforme en une couleur chaleureuse.
Dans le tracé léger des toiles, les visages apparaissent très nets, presque vivants. Cet effet se remarque particulièrement sur les yeux qui accrochent le regard du spectateur, même lorsqu’ils semblent perdus parmi les touches de couleurs comme dans Madame Paul Escudier (Louise Lefevre). Une autre partie du corps semble également fasciner Sargent : les mains. Peintes avec précision, elles occupent une place particulière dans l’œuvre de l’artiste et confèrent une certaine sensualité aux personnages, tel que sur le portrait de Madame Ramon Subercaseaux.
Bien qu’il ait été un peintre acclamé par la société parisienne, son décès en 1925 à Londres, alors sa résidence principale depuis 1886, ne marque pas la presse de l’époque et Sargent se fait un peu oublier. Cette rétrospective d’une richesse remarquable cherche à le faire découvrir au public français et à honorer la ville qui l’a fait connaître. Occasion unique de plonger dans l’univers de John Singer Sargent, l’exposition rassemble ses tableaux incontournables, dont Les Filles d’Edward Darley Boit ou Madame X, visible à Paris pour la première fois depuis 1884.
Commissariat : Caroline Corbeau-Parsons, Conservatrice arts graphiques et peintures, musée d’Orsay ; Paul Perrin, Directeur des collections et de la conservation, musée d’Orsay. En collaboration avec Stephanie Herdrich, Alice Pratt Brown Curator of American Paintings and Drawings, Metropolitan Museum of Art.
Rédaction : Lili Tibi, novembre 2025
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