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C’est dans la pénombre du quatrième étage de l’hôtel des Invalides que sont mises en valeur les 28 maquettes exposées. Il s’agit de plans-reliefs des fortifications de la Manche, du littoral atlantique, des Pyrénées et de la Méditerranée, présentés par zones géographiques.
Les plans-reliefs, extrêmement fragiles ne supportent ni l’humidité ni la lumière, ils sont donc protégés par des vitrines et un faible éclairage. Chacune des maquettes est accompagnée d’une notice explicative, de plans de situation et de photographies légendées, qui permettent de mieux appréhender le contexte historique de leur création.

Un bel espace à découvrir au coeur des Invalides.

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Collections

Durant le règne de Louis XIV, un réseau de places fortes et de villes fortifiées fut mis en place le long des frontières et des côtes françaises. Il avait pour objectif de contrôler les voies d’entrée dans le pays, et d’obliger les ennemis à effectuer des sièges de ces villes afin de pouvoir avancer dans le territoire.

En 1668, afin d’offrir une vision globale des défenses du royaume à Louis XIV, son ministre de la Guerre, Louvois, commanda la réalisation de plans-reliefs de ces sites fortifiés. Le premier réalisé fut celui de Dunkerque, rapidement suivi par celui d’Ath et de la citadelle de Lille.
En 1697, la collection comptait 144 plans-reliefs, représentant 101 sites fortifiés.

Conçues comme de véritables outils d’expertise à distance pour le roi et son état-major, les maquettes montraient l’état d’avancement des travaux dans une place forte, d’abord les projets, puis les réalisations en cours, et enfin les fortifications achevées.

Initialement, ces maquettes ne devaient pas être exposées mais par la suite, la collection devint moins un outil stratégique qu’un ensemble prestigieux de représentation des défenses du territoire et d’enseignement de l’art de la fortification aux militaires. En 1700, Louis XIV fait installer la collection au Louvre dans la galerie du Bord-de-l’Eau.
En 1774 la collection manque d’être détruite afin de dégager de la place dans le Louvre, elle est finalement déplacée en 1777 dans les combles de l’hôtel des Invalides, où elle se trouve toujours.

De nouveaux plans-reliefs furent créés sous Napoléon, qui commande la réalisation des maquettes des principaux arsenaux maritimes et terrestres nouvellement aménagés ou conquis tels que le Luxembourg (1802), La Spezia (1811) ou encore Brest (1811).
D’autres maquettes ont été réalisées au cours du 19e siècle, afin de remplacer les plans-reliefs saisis par les Prussiens en 1815 ou de représenter des lieux très accidentés comme le fort l’Ecluse (1832-1841) ou de Grenoble (1839-1848). La construction des plans-reliefs s’achève en 1870, avec l’abandon en France de la construction des fortifications bastionnées.

De 1668 à 1870, 260 plans-reliefs représentant 150 sites fortifiés implantés aux frontières du royaume et dans les anciennes possessions françaises ont été construits.
Le 22 juillet 1927, la collection est classée Monument Historique et le musée des Plans-reliefs ouvre en 1943.

Musée des Plans-reliefs