A travers plus de 400 oeuvres, l’exposition « Énormément bizarre » s’attache à montrer la quasi totalité de la collection Jean Chatelus (1939-2021) à travers un accrochage privilégiant les associations libres et le mélange des genres, tenant compte ainsi de la vision du collectionneur. Les thématiques du corps, de la mort et du caractère éphémère de la vie imprègnent ces œuvres. La thématique du corps est particulièrement prégnante au sein de la collection.
Décédé le 6 juillet 2021 à 82 ans, Jean Chatelus, agrégé d’histoire et maître de conférences à la Sorbonne, a rassemblé au cours de sa vie une collection étrange, sans tenir compte des critiques, sans prendre l’avis de personne. Il se disait « amasseur » plus que collectionneur : « Je n’aime pas le terme de collectionneur. Je serais plutôt un amasseur. J’imagine qu’amasser a pour fonction de remplir un vide ». C’est dans son appartement parisien qu’il conservait sa collection, vivant au milieu de ses trésors. Chez lui, les œuvres d’artistes connus côtoyaient des pièces d’art extra-occidental, des objets votifs, des objets ethnographiques… dans un mélange indescriptible.
A la mort de Jean Chatelus en 2021, la Fondation Antoine de Galbert a reçu le legs de sa collection, avec la mission de la préserver et de la faire connaître : 573 oeuvres et 103 livres. Après inventaire et restauration, la Fondation a fait le choix de la donner, deux ans plus tard, au musée national d’Art moderne (Centre Pompidou) permettant ainsi d’enrichir les collections nationales.
A l’entrée de l’exposition, le visiteur est accueilli par l’oeuvre de Julia Scher, (Surveillance Bed IV), 2002 ; aux quatre coins du lit, sont fixés des moniteurs vidéos.
Dans l’exposition, des pièces de l’habitation du collectionneur ont été reconstituées afin de permettre au public de plonger dans l’univers de Jean Chatelus. Devant la salle à manger, le visiteur peut imaginer les oeuvres exposées du sol au plafond dans toutes les pièces. Ici, un immense canard de Richard Jackson est accroché au plafond, une installation de Nam June Paik, une autre de Mike Kelley ou encore « Priscilla », un cochon empaillé et tatoué par Wim Delvoye. Le bureau de Jean Chatelus, un peu plus sobre, est également reconstitué. En dehors de quelques grandes installations isolées, l’exposition restituent l’univers audacieux et indocile du collectionneur à travers un accrochage dense.
En exposant la quasi totalité de la collection Jean Chatelus, le Centre Pompidou rend hommage au collectionneur qui l’a rassemblée tout au long de sa vie.
L’exposition a été conçue par la Fondation Antoine de Galbert, avec les commissaires Annalisa Rimmaudo et Xavier Rey. Un documentaire réalisé par Alyssa Verbizh raconte le parcours des oeuvres, de l’appartement de Jean Chatelus jusqu’à leur donation aux collections nationales. Ne pas manquer de regarder ce documentaire.
Vous avez également visité cette exposition
Déposer un témoignage