Visite de l'exposition

Dreyfusard et grand admirateur d’Émile Zola, Jules Adler est surtout préoccupé, au début de sa carrière, par la misère et la dureté de la société industrielle, s’intéressant autant aux ouvriers (Les hauts-fourneaux de la Providence, Les Enfourneurs, Au pays de la mine…) qu’au petit peuple des villes, notamment celui de Paris où il vit (Les Las, La soupe des pauvres…), ce qui lui vaut le qualificatif de peintre « des humbles ». S’il aborde ensuite vers des sujets moins radicaux, il demeure attaché aux figures populaires et se tourne vers les campagnes, basculement qui s’affirme après le traumatisme de la Grande Guerre au cours de laquelle il est envoyé en mission sur le front, témoignant par ses photographies et ses croquis de la désolation générale.

Adler parcourt de nombreuses régions françaises, dépassant le pittoresque pour s’intéresser aux hommes, femmes et enfants qu’il rencontre, des matelotes d’Etaples guettant le retour de leurs maris pris par la tempête aux paysans francs-comtois occupés aux travaux des champs. Il n’aura de cesse de poursuivre dans cette veine, y compris lors de son internement en 1944 à l’hospice de la rue Picpus à Paris, devenu camp d’internement pour les vieillards et les malades juifs en attente de déportation, au cours duquel il réalise de nombreux dessins.

Commissaires : Amélie Lavin (directrice du musée des Beaux-Arts de Dole) ; Claire Decomps (conservatrice en chef chargée des collections historiques et des judaica au mahJ), assistée de Virginie Michel (mahJ)

(Source : musée d’art et d’histoire du Judaïsme -mahj)

 

Jules Adler. Peintre du peuple