Visite de l'exposition

Le parcours chronologique de l’exposition interroge la place du vêtement dans la pratique d’activités physiques et sportives à travers les époques. Les vêtements conçus pour l’activité physique et sportive sont mis en regard des vêtements portés au quotidien. Il est question de l’adaptation, à la fin du XIXe siècle, des tenues féminines pour la pratique physique, de la masculinisation du vêtement féminin, ou encore de l’introduction du « sportswear » . L’exposition met également en lumière la libération du corps à travers l’activité physique et sportive et les vêtements conçus au cours des différentes époques.
La pratique du sport s’est répandue en France à partir du XVIIIe siècle à la suite de l’influence de l’aristocratie anglaise qui s’adonnait à la pratique sportive.

Différents sports comme l’équitation, la natation, le cyclisme, le golf sont représentés par les tenues qui ont été créées pour pratiquer ces activités.
Les premiers habits pour la baignade méritent bien l’appellation de costumes de bain tant ils étaient couvrants tout en se voulant élégants. On remarque par exemple :
– Costume de bain Belle jardinière vers 1875  toile de lin, ruban de sergé de laine, boutons en nacre.
– Costume de bain vers 1907 Sergé de laine, tresse de laine, toile de coton gratté, broderie de coton, boutons en ivoire

Le développement de la bicyclette dans les années 1870 a promu la tenue de cycliste composé d’un spencer et d’une culotte :
– Spencer :  en toile chinée, sergé de laine et soie, boutons en bois recouvert de passementerie.
– Culotte : toile de coton natté, bouton en nacre.

Au tournant du XXe siècle, la mode prend un nouveau virage  avec l’arrivée de l’automobile ! Il faut en effet des tenues adaptées pour le chauffeur et les passagers circulant sur les routes de campagne. On voit apparaître des vêtements tels que des caches poussière en toile de coton glacé avec passementerie de soie et bouton en nacre.
Des voiles et des casquettes d’automobilistes apparaissent aussi, les effets personnels de la princesse Murat en témoignent : Voile de la princesse Murat vers 1905 en taffetas de soie et Tulle de coton et visière en mica ; Casquette de la princesse Murat vers 1900 en sergé de laine et paille tressée, taffetas et satin de soie.

Les années 1920 se caractérisent par la richesse des matières et des décors et sont placées sous le signe de l’émancipation féminine.
La femme porte des robes luxuriantes le soir telle la robe du soir vers 1923 en taffetas de soie crêpée, broderie de perles et de demi tubes.

Les années 1940 ont subi les contraintes liées à la guerre. La voiture devant rester au garage à cause des restrictions, la femme opte pour un tailleur dont la jupe est pourvue de plis plats. Cette tenue offre, en effet, une plus grande aisance de mouvement pour monter à bicyclette.

Les années 1950 sont marquées par un regain de la haute couture et d’un retour à la vie mondaine.
La mode jeune et libre des années 60 est représentée par des vêtements courts comme la minijupe, les robes courtes de Pierre Cardin et de Courrèges.
L’ensemble robe manteau et maillot de bain de Claude Montana reflète la mise en avant d’un corps athlétique, durant les années 80.
Le sportswear monte en puissance durant les années 90 et incite les grands couturiers à s’investir dans une image sportive.
Le vêtement de style sport est largement représenté par bon nombre de combinaisons comme par exemple celles de Courrèges et de Lanvin.
Une ensemble cocktail composé d’une veste et d’un caleçon inspiré de l’univers du surf par Karl Lagerfeld, directeur artistique de la maison Chanel, a fait partie de la collection printemps-été 1991.

La manière de se chausser a également largement évolué et l’ensemble des baskets exposés rappelle l’engouement actuel pour ce type de chaussures et l’envie de les personnaliser.

Cette exposition montre l’importance des activités physiques et sportives dans la conception des vêtements et la prise en compte de cette tendance par les grands couturiers.
 Commissariat général
Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera
Commissariat scientifique
Marie-Laure Gutton, responsable des collections accessoires, assistée de Samy Jelil. Avec la collaboration de l’ensemble des responsables de collections

* Pour des raisons de conservation, l’exposition fera l’objet de trois accrochages successifs :
Accrochage 1 : du 16 juin 2023 au 15 mars 2024
Accrochage 2 : du 20 avril 2024 au 5 janvier 2025
Accrochage 3 : du 8 février au 7 septembre 2025

A. C.  1er septembre 2023