L’exposition place les petits objets précieux dans le contexte plus large du luxe et de la mode au XVIIIe et au début du XIXe en les présentant avec d’autres œuvres : des accessoires de mode et des vêtements, le mobilier où ils sont rangés ainsi que des tableaux, dessins et gravures où ces objets sont mis en scène.
Le talent et l’ingéniosité des ouvriers, orfèvres et bijoutiers de l’époque sont visibles sur tous ces objets précieux : couteaux, tabatières, bonbonnières, pommeaux à cannes… objets à la fois décoratifs et fonctionnels.
Ces objets reflétaient souvent le goût de leur propriétaire par le choix des formes, des motifs, des couleurs. Le détenteur recherchait en même temps une commodité fonctionnelle. Par exemple, la « Châtelaine, 1750-1780 » était portée à la taille par les femmes pour retenir divers accessoires tels qu’une montre et sa clef miniature pour la remonter ou, une boite à ciseaux portée en breloque. Ou encore, le cas spécial du propriétaire de « La tabatière » avec ses 89 échantillons de pierre incrustées et numérotés dont le numéro est reporté dans un carnet afin d’apprendre le nom des pierres !
Ces petits objets de poche, destinés à être vus et montrés en dehors de la sphère privée, participaient à la mise en scène de soi dans la société du XVIIIe siècle. La bourse est un exemple d’objet d’ornement montrée et maniée à diverses occasions de sociabilité.
Tout en reflétant les goûts et la personnalité de leur propriétaire, ces objets dévoilent aussi le talent et la minutie de leur artisan créateur pour travailler des matières très variées comme l’or, l’argent, les pierres, l’ivoire, les émaux…
Ainsi, le visiteur peut le voir sur différents objets comme :
– « Ensemble d’étuis à messages en forme d’asperge » 1750-1770, en porcelaine, argent, métal doré, agate ;
– « Etui à tablettes en forme de viole ou violoncelle » avec flacon à sels à la partie supérieure, milieu du XVIIIe siècle, en émail, ivoire, or ;
– « Flacon de parfum », XVIIe siècle, en argent guilloché, coquillage ;
– « Boucle de ceinture, ornée de la figure de ‘Poor Maria’ (roman de Laurence Sterne), vers 1790, en grès, acier, céramique.
Certains objets révèlent les sources d’inspirations de l’époque, œuvres mythologiques ou pastorales de la peinture galante du XVIIIe siècle :
– « Etui à messages ‘L’innocence’, ‘Le petit Joueur de cornemuse’, et ‘les enfants bien avisés’ », vers 1760-1780, d’après François Boucher et Gabriel de Saint-Aubin.
– « Montre ‘L’agréable Leçon’ » d’après Boucher, 1756-1762.
Finalement, les usages de ces objets varient mais ils restent tous la marque d’un quotidien précieux et raffiné, signe de richesse.
Ces objets précieux ont suscité l’engouement pour la création de collections privées. Et certains objets de collectionneurs de l’époque, à commencer par la collection d’Ernest Cognacq lui-même, enrichissent cette exposition.
Commissariat général
Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation,
Gabrielle Baraud, assistante de conservation
Commissariat scientifique
Vincent Bastien, collaborateur scientifique au château de Versailles,
Ariane Fennetaux, professeure des universités, Université Sorbonne Nouvelle,
Pascal Faracci, conservateur en chef du patrimoine.
Rédaction Annick C.
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