Visite

Le musée est divisé en cinq espaces qui exposent l’histoire et l’organisation de la police en France : L’histoire de la police parisienne; Crimes et châtiments ; Paris en guerre ; Métiers de la préfecture de Police ; Police technique et scientifique. Les deux premiers espaces ainsi que le dernier sont particulièrement riches.

La visite débute par l’Histoire de la police parisienne. Cette première salle retrace l’histoire des premières institutions policières, notamment les archers et chevaliers du guet qui ont constitué la première milice urbaine. Ils étaient chargés de la surveillance nocturne de Paris. C’est leur échec qui a poussé Louis XIV à institutionnaliser davantage la police parisienne, en divisant en trois postes les pouvoirs de la police et de la justice : lieutenant criminel, lieutenant civil et prévôt des marchands.
Le musée détient un exemplaire du Traité de la police du commissaire Delamare (1722) qui est le premier texte établissant clairement les champs d’actions des lieutenants généraux. On peut voir une frise des portraits de tous les lieutenants qui se sont succédé entre 1667 et 1789.

D’anciens policiers sont mis à l’honneur à travers leurs exploits. Notamment Eugène François Vidocq qui fut un ancien bagnard avant de devenir un policier d’exception (près de 900 enquêtes et arrestations à son actif). Le préfet Louis Lépine est également loué, à la fois pour sa lutte contre les réseaux anarchistes (19e) et pour sa longévité à la tête de l’administration.

La seconde galerie, nommée Crimes et châtiments, présente quatre siècles de criminalité, d’assassinats politiques et de condamnations. Il y est expliqué comment était la justice sous l’Ancien Régime, avant 1790 la France présentait un gros retard en matière de justice pénal en comparaison des pays voisins.
On peut voir un modèle réduit d’une guillotine ainsi que le véritable couperet de la guillotine qui était utilisé place de Grève pendant la Révolution. Les vitrines présentent des objets de torture, comme en démonstration de près de deux siècles d’une justice punitive et expéditive.

Quelques grandes affaires criminelles font l’objet de présentations : l’affaire des poisons sous Louis XIV, l’affaire du collier de la reine, les attentats anarchistes, l’affaire de la bande à Bonnot, etc.

De nombreux documents historiques : lettres de cachet signées du roi, coupures de journaux, Unes de presse, archives policières et cartographies permettent de s’imprégner des différentes époques. Les ordres d’arrestations de personnages historiques illustrent aussi la visite : Beaumarchais, Lavoisier, Joséphine de Beauharnais, Charlotte Corday, Danton et Madame Roland…

La galerie présente également des crimes célèbres et les enquêtes qui ont suivi. La méthodologie de l’enquête policière et son évolution sont expliquées de manière pédagogique.

Le dernier espace est consacré à la Police technique et scientifique et à l’une de ses figures fondatrices : Alphonse Bertillon, avec l’utilisation de la photographie anthropométrique face-profil, l’exploitation des traces d’empreintes digitales, le quadrillage photographique précis des scènes de crime et l’art d’organiser rationnellement les fichiers, pour capturer les récidivistes. La visite se conclut par la reproduction d’une scène de crime où sont montrées toutes les techniques, anciennes et contemporaines, de la police scientifique pour résoudre des enquêtes.

A la fin de la visite, les enfants peuvent être photographiés avec un képi pour immortaliser leur visite.

Le sujet du musée n’est pas très léger mais la scénographie et les explications pédagogiques le rendent accessible.

Collections

Le musée de la préfecture de Police a été créé en 1909 sous l’impulsion du Préfet Louis Lépine. Ses premières collections ont été constituées à partir des pièces réunies pour l’exposition universelle de 1900, puis complétées par des dons et des acquisitions.
On notera la collection de Gustave Macé (1835-1904), après la mort de celui-ci, sa veuve a fait don au musée des nombreux objets de l’ancien chef de la sûreté parisienne. Il collectionnait notamment les pièces à convictions des enquêtes résolues, mais également des articles de journaux et les armes de crimes.

Le musée est l’une des sections du département patrimonial du Service de la mémoire et des affaires culturelles (SMAC) de la préfecture de Police de Paris.

Musée de la préfecture de Police