Visite de l'exposition

Après avoir traversé le hall du Petit Palais, le visiteur débouche sur l’entrée de l’exposition “L’Âge d’or de la peinture danoise (1801-1864)”. Une frise chronologique et un texte introductif rappellent le contexte historique de l’exposition. Le début du XIXe siècle au Danemark est marqué par une série de drames : la destruction de sa flotte par les Anglais en 1801, le bombardement de Copenhague en 1807, la cession de la Norvège et à la Suède en 1814, etc. Ces événements vont inspirer les artistes et permettre un fort développement de la peinture. Alors que traditionnellement les historiens font terminer cet “âge d’or” en 1848, le commissariat de l’exposition a fait le choix de l’étendre jusqu’en 1864, date de la défaite du Danemark contre la Prusse dans la Seconde Guerre du Schleswig. Cette période marque en effet une rupture dans les mentalités et dans l’histoire de l’art.

Cette exposition thématique aborde la vie à Copenhague, l’artiste au travail, le voyage, les paysages, la peinture de plein air, les portraits… Elle commence par présenter Christoffer Eckersberg (1783-1853) à l’origine du renouveau artistique du Danemark : professeur à l’Académie royale, il a formé toute une nouvelle génération de peintres. La pratique du dessin est au coeur des enseignements académiques et se concrétise par des cours de modèles vivants. Wilhelm Bendz (1804-1832) ou Ditlev Blunck (1798-1854) sont des élèves de l’Académie royale des beaux arts du Danemark. On retrouve certaines de leurs toiles dans une salle consacrée à l’atelier, espace de travail par excellence des peintres. Un atelier a par ailleurs été reconstitué où il est possible d’essayer un outil fréquemment utilisé par les artistes : “la fenêtre de perspective d’Eckersberg”.

La maîtrise du dessin des artistes danois se perçoit dans leurs productions et notamment dans les portraits qu’ils réalisent. Si des membres de la famille royale comme le futur roi Christian VIII cherchent à se faire représenter, c’est aussi le cas de la bourgeoisie. Une série de portraits de famille est exposée et l’on découvre qu’une attention particulière était portée aux portraits d’enfants. Christen Købke (1810-1848), Constantin Hansen (1804-1880) et Peter Skovgaard (1817-1875) capturent ainsi des scènes du quotidien qui font de leurs peintures de formidables témoignages de cette période.
Lorsque les académiciens obtenaient une médaille d’or, ils recevaient une bourse pour étudier à Rome. Cette influence italienne apparait, notamment dans des scènes de genre comme le tableau Un écrivain public lisant une lettre à une jeune fille (1829) d’Ernst Meyer.

Progressivement, les artistes sortent de leurs ateliers et la nature devient un de leurs sujets de prédilection. En travaillant avec des scientifiques, ils s’intéressent aussi à la botanique et à la représentation des différentes espèces de plantes. L’avant dernière salle de l’exposition présente de somptueuses vues de paysages danois ainsi que des paysages urbains où des scènes de la vie populaire sont montrées.

Puis le visiteur est brutalement ramené à la réalité de la guerre à la fin du parcours. La montée en puissance du nationalisme et du libéralisme en Europe provoque un conflit dans le royaume. Du côté des artistes cette rupture met fin à une peinture idéaliste pour remettre au goût du jour une peinture d’histoire teintée de patriotisme. La visite s’achève sur l’oeuvre d’Elisabeth Jerichau-Baumann, Un soldat danois blessé (1865).

L’exposition est organisée en collaboration avec le Statens Museum for Kunst (SMK) de Copenhague et le Nationalmuseum de Stockholm.

Galerie photos

  • 2020 08 CM_LAESSOE T., Bateaux dans un fjord (vers 1850) TLM
  • 020-08-CM_JERICHAU-BAUMANN-Un-soldat-danois-blessé-

L’Âge d’or de la peinture danoise