Visite de l'exposition

André Devambez (1867-1944), dont le père est fondateur de la maison Devambez à Paris, a révélé un talent précoce en grandissant dans l’univers de l’entreprise familiale de gravure et d’édition.

Le Petit Palais, avec la collaboration du musée des Beaux-Arts de Rennes,  présente à travers près de 250 œuvres une rétrospective inédite d’André Devambez, artiste un peu oublié du grand public. Le talent d’André Devambez fût cependant reconnu et récompensé de son vivant. Après des études académiques à l’École des Beaux-Arts de Paris, il a obtenu le grand prix de Rome en 1890, et a été élu membre de l’Académie des Beaux-arts le 7 décembre 1929.

L’exposition révèle les diverses facettes du talent d’André Devambez. Il est à la fois peintre, graveur et illustrateur. Il représente aussi bien des sujets graves que des sujets légers. Le visiteur découvre l’imagination débordante de cet artiste qui travaille sur tous les supports possibles : sur huile sur carton, sur panneau, sur bois, sur toile, sur isorel…
Son talent s’exprime à travers divers thèmes : la famille, les spectacles, la guerre, la vie parisienne, les contes sans oublier les inventions modernes…

– des portraits nés dans l’intimité de la famille, comme celui représentant sa femme lisant devant un miroir, intitulé « La  Lecture « ;
– des scènes de spectacles montrant la foule de spectateurs en émoi, dans le thème de la « Chronique des spectacles »;
– un service à dessert sur lequel il a réalisé un décor pour la maison « Susse Frères » montre douze sujets emblématiques de la vie familiale, sociale et républicaine;
– la sorcière, le chat botté, les sept filles de l’ogre parmi d’autres illustrations de contes font également partie de l’exposition.

André Devambez a également représenté des évènements de l’histoire, les conflits et la guerre :
– « Douze eaux fortes » (entre 1915 et 1917) sur la grande Guerre en témoignent
– L’huile sur toile « La Charge » (vers 1902) renvoie au contexte d’agitation politique et sociale des années 1900.

Dans un tout autre registre plus léger et amusant, des croquis de l’album « Auguste a mauvais caractère » révèlent les traits d’humour et d’ironie dont pouvait faire preuve l’artiste.

Enfin, la variété des formats des toiles est remarquable : des tableaux miniatures nommés les « tous-petits » contrastent avec des tableaux géants (Gulliver enlevant la flotte des Gros-Boutiens (1921). Il aimait aussi représenter des vues vertigineuses. Le visiteur ne manquera pas la vue plongeante depuis le deuxième étage de la tour Eiffel : « Exposition de 1937, Vue de la Tour Eiffel », Huile sur toile ; 217 x 189 cm.

André Devambez était passionné par les innovations technologiques. Choisi en 1909 pour la réalisation de douze compositions destinées au salon de réception de l’ambassade de France à Vienne, il a décidé de représenter la vie et les inventions modernes. Une vidéo décrit ses œuvres et explique le contexte qui a empêché leur installation à l’époque.
La rue, les automobiles, les avions, les dirigeables, les communications, les bateaux sont représentés.

On retient de cette exposition le large spectre du talent de cet artiste d’une grande créativité qui l’a conduit à réaliser des œuvres très variées.

Commissariat : Annick Lemoine, directrice du Petit Palais ; Maïté Metz, conservatrice du patrimoine au Petit Palais ; Guillaume Kazerouni, responsable des collections d’art ancien au musée des Beaux-Arts de Rennes.

André Devambez. Vertiges de l’imagination