Visite de l'exposition

Après l’exposition « Jean-Michel Basquiat » en 2018, la Fondation présente actuellement les oeuvres réalisées lors de sa collaboration avec Andy Warhol.
L’exposition rassemble plus de trois cents œuvres et documents dont quatre-vingts toiles signées par les deux artistes mais aussi des oeuvres signées à trois, avec Francesco Clemente. Des oeuvres individuelles sont également exposées, ainsi qu’un ensemble de travaux de Michael Halsband, Keith Haring, Jenny Holzer, Kenny Scharf, afin de restituer la scène artistique du Downtown New-York des années 1980.

Basquiat et Warhol ont réalisé plus de 180 toiles, dont certaines monumentales, pendant leur collaboration qui a duré de 1983 à 1985, un nombre conséquent pour une collaboration assez brève.
Les personnalités et esthétiques différentes des deux artistes sont visibles dans beaucoup d’œuvres communes, croisant les symboles du consumérisme, de la culture populaire et pop de Warhol avec les signes, les graffitis, et messages révélant la rage et l’engagement de Basquiat contre le racisme et les discriminations. Des deux artistes, c’est souvent Basquiat le plus marquant, le plus puissant, dans le résultat de leur collaboration.

Ne manquez pas leur dernière œuvre commune, Ten Punching Bags, une installation : sur dix sacs de boxe, Warhol a peint le visage du Christ et Basquiat a apposé sur chacun le mot « judge », comme autant de coups. Les chaînes qui pendent du plafond et retiennent les sacs, brillent d’un éclat lugubre, rappelant les gibets. L’œuvre fait aussi référence au passage à tabac mortel d’un jeune graffeur, Michael Stewart, par des policiers en 1983, drame qui avait marqué Basquiat.

La première exposition de seize œuvres communes de Warhol et Basquiat, en septembre 1985 à la Tony Shafrazi Gallery de New York, avait recueilli de mauvaises critiques, certains jugeant les œuvres superficielles. L’affiche, où les deux artistes posent en tenue de combat de boxe, est visible dans l’exposition. Vivien Raynor écrivit dans un article du New York Times que Warhol tentait de se remettre dans la course en utilisait Basquiat comme sa mascotte. Leur coopération artistique prit fin.

 

Basquiat Warhol, à quatre mains