Visite de l'exposition

Le parcours de l’exposition, de 1830 à 1885, est un voyage dans l’œuvre de Victor Hugo et ses engagements politiques.

La forte tête – 1830-1848 : La renommée de Victor Hugo et son engagement politique ont fait de l’écrivain la cible de nombreuses caricatures. De 1830 à 1848 l’écrivain est glorifié de toutes parts, la plupart des caricatures qui lui sont consacrées sont élogieuses et à la une des journaux. A cette époque l’écrivain est caractérisé par un front immense qui est né sous la plume du dessinateur Michel Delaporte, par un air altier, des cheveux tirés en arrière, une grosse tête et un petit corps. Ces traits vont perdurer jusqu’à son exile de Victor Hugo en 1852. Parmi les dessins, on trouve notamment celui de Honoré Daumier (Les Saltimbanques, 1839) qui place Victor Hugo au centre d’une tablée des grandes figures littéraires de l’époque : Jules Jamin, David d’Anger, Hector Berlioz et Paul Delaroch. Une autre caricature, de Benjamin Roubaud, se moque de la 3ème tentative, et échec, de Victor Hugo d’entrer à l’Académie Française en décembre 1839.

Détestation générale – 1848-1852 : L’engagement politique de Victor Hugo est très mal perçu, la presse voit d’un mauvais œil le revirement de l’ex-monarchiste devenu conservateur modéré. A cette époque, les caricatures deviennent moqueuses et acerbes, on le juge opportuniste et versatile. Réduit au silence par la censure en 1850, les journaux ne peuvent rendre compte du virage définitif de Victor Hugo qui s’est ouvertement opposé à Louis Napoléon Bonaparte jusqu’au coup d’État en décembre 1851.

La renommée de l’absent – 1852-1870 : Victor Hugo est banni par décret le 9 janvier 1952, la censure interdit le nom ou la représentation de Victor Hugo jusqu’au milieu du Second Empire. Les caricaturistes l’évoquent malgré tout à travers ses œuvres écrites en exil : Les Misérables, la Légende des siècles, Les Misérables, Les Travailleurs de la mer, L’Homme qui rit… Les traits de l’écrivain changent, il apparaît barbu et la plume des caricaturistes est respectueuse. La presse diverge à son sujet, si le Charivari se montre favorable à l’égard de l’écrivain, les journaux légitimes, monarchistes et catholiques resteront hostiles à Hugo de 1848 jusqu’à sa mort.

Apothéose – Carricatures de consécration – 1870-1885 : A son retour d’exil le 5 septembre 1970, Victor Hugo est acclamé presque unanimement. Il revient à Paris au lendemain de la chute du Second Empire, auréolé d’un prestige moral avant d’être à nouveau un sujet à controverse. Son attitude pendant la Commune puis son soutien aux communards massacrés ou condamnés font de lui la cible de caricatures féroces. Les dernières années sont celles du culte rendu au « Père Hugo »

Plus qu’une présentation d’images et de dessins, cette exposition offre l’opportunité de se plonger dans la vie du célèbre écrivain mais aussi de percevoir les enjeux politiques du Second Empire par le prisme des dessins de presse. Toutes les étapes de la vie de Victor Hugo sont montrées et les caricatures permettent d’apprécier sa personnalité complexe tout en dressant un portrait de l’époque.

Commissaire d’exposition : Vincent Gille