Visite de l'exposition

Après « Paris Romantique (1815-1858) » et « Paris 1900, la Ville spectacle », le Petit Palais consacre le dernier volet de sa trilogie à l’exposition « Le Paris de la modernité, 1905-1925 ».
De la Belle Époque jusqu’aux années folles, Paris attirent les artistes du monde entier, tout en étant une capitale au coeur de l’innovation technique.
L’exposition consacre plusieurs espaces aux salons de peinture et aux expositions universelles qui se déroulent ces années là.

Les critiques comme le public n’apprécient pas toujours les innovations, que ce soit en peinture, au théâtre ou ailleurs ! Ainsi le Président de la République Emile Loubet refusa d’inaugurer le salon d’automne 1905, suite au scandale créé par les oeuvres de Henri Matisse, Maurice de Vlaminck, André Derain, Albert Marquet et d’autres artistes…

Le parcours, chronologique et thématique, présente près de 400 œuvres, d’abord des peintures et sculptures : Robert Delaunay, Marcel Duchamp, Marie Laurencin, Fernand Léger, Tamara de Lempicka, Amedeo Modigliani, Chana Orloff, Pablo Picasso, Sonia Delaunay, Marie Vassilieff, Jacqueline Marval… les femmes étant assez bien représentées dans le parcours.
L’exposition montre également la mode avec des tenues (pour la ville ou le spectacle) de Paul Poiret, de Jeanne Lanvin, et des bijoux de la maison Cartier.
Côté technique, sont exposés des moyens de transport innovants comme un vélo pliant (sans doute le premier !), une Peugeot type BP1, torpédo de 1913 (prêtée par le musée national de l’Automobile de Mulhouse), un aéroplane de 1911 (musée de l’Air du Bourget). La fréquentation des salons techniques par des artistes comme Marcel Duchamp ou Robert Delaunay a une influence sur leurs œuvres… dans la même salle, on peu voir la roue de bicyclette (1913/1964) de Marcel Duchamp ou, un peu plus loin, « Hommage à Blériot« , peinture de Robert Delaunay, 1914 (en illustration de cet article).

Le Théâtre des Champs-Elysées, inauguré en 2013, est très présent dans l’exposition. Oeuvre de l’architecte Auguste Perret, c’est une innovation architecturale en béton armé et de nombreux artistes comme Antoine Bourdelle, Maurice Denis, Edouard Vuillard, jacqueline Marval… ont participé à la décoration des façades et de l’intérieur.
Dès le mois de mai 2015, la création du Sacre du Printemps de Stravinsky et Nijinski, fit scandale, autant par sa musique que par sa chorégraphie.

Le parcours de l’exposition évoque la Guerre déclarée par l’Allemagne à la France, le 3 août 1914. Certains artistes, même étrangers, s’engagent et partent sur le front, parfois soldat et peintre de guerre, comme Félix Vallotton. Les femmes s’engagent comme infirmières ou remplacent les hommes aux postes vacants et gagnent leur vie. La vie culturelle parisienne reprend peu à peu dès 2015, avec des expositions, le cinéma, des spectacles. Le ballet Parade (Cocteau /  Picasso / Satie), créé le 18 mai 2017, au théâtre des Champs-Elysées fait scandale, lui aussi. En 1920, les Ballets suédois sont programmés puis arrive en 1925, la Revue nègre qui fit sensation avec Joséphine Baker venue des Etats-Unis. La Paix retrouvée, les Années folles voient arriver des myriades d’artistes qui affluent du monde entier.

L’exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes de Paris se tient sur l’esplanade des Invalides, les quais et les alentours du Grand Palais et du Petit Palais, du 28 avril au 30 novembre 1925. Vingt-et-un pays y participent. Deux tendances architecturales se dégagent, le style dit « Art déco », (Le pavillon du Collectionneur du groupe Ruhlmann), l’autre avec des architectes comme Robert Mallet-Stevens, Le Corbusier et, plus avant-gardiste encore, le pavillon de l’URSS de Constantin Melnikov. Pendant l’exposition internationale, en juillet 1925, Fernandi Jacopozzi rend possible, pour la première fois, l’illumination de la Tour Eiffel avec 250 000 ampoules.

De nombreux films réalisés par René Clair, Fernand Léger ou Charlie Chaplin, rythment le parcours de visite (prévoir environ 2 heures de visite).

Ainsi, à travers la peinture, la sculpture, l’architecture, le théâtre, la danse, le cinéma, la photographie mais aussi la mode, le design et l’industrie, l’exposition plonge dans la créativité multiple de ces années 1905-1925. Le visiteur peut capter l’énergie et l’ambiance de cette époque, y compris les années de guerre.

Commissariat : Annick Lemoine, directrice du Petit Palais, commissaire générale et Juliette Singer, conservatrice en chef du patrimoine, commissaire scientifique

Le Paris de la modernité, 1905-1925