Visite de l'exposition

Ossip Zadkine est un peintre et sculpteur d’origine russe (1888-1967) établi en France en 1910, et reconnu comme l’un des maîtres de la sculpture cubiste.

Cette exposition permet au visiteur de découvrir de manière chronologique et thématique une centaine d’œuvres dont des chefs-d’œuvre de Zadkine, des peintures de Prax rarement montrées ainsi que de nombreuses photographies inédites.

Valentine Prax et Ossip  Zadkine se sont installés dans cet atelier en 1928. Ils ont beaucoup apprécié ce lieu calme pourtant très près de l’effervescence de Montparnasse. L’exposition offre une évocation de l’atelier des deux artistes, lieu de vie et de création.

Zadkine a débuté en travaillant avec des matériaux de récupération telle que la « Ttête de jeune fille » en marbre (1914) sculptée à partir d’une tête à peine commencée et abandonnée dans des détritus des ateliers de La Ruche, sans doute par un sculpteur déçu. Zadkine l’a récupérée puis transformée en cette tête à facettes cubistes. Cette œuvre représente un témoignage de ses débuts et montre son intérêt naissant pour le cubisme.

Zadkine a travaillé diverses matières, la pierre et le bois notamment mais aussi le ciment. Le « Buste de jeune femme » en ciment (1914) à la fois intemporel et moderne en est une illustration.

Au début des années 1930, Prax et Zadkine partagent tous les deux un intérêt pour la Grèce antique et la mythologie. Des sculptures comme « Prométhée » (1955-1956), une sculpture en bois d’orme, et « Orphée », (1956) en bronze, en sont des exemples.
En s’arrêtant devant Le « Torse d’hermaphrodite » en bois d’acacia laqué (1925-1931), le visiteur découvre comment Zadkine a mêlé l’humain au végétal et le masculin au féminin.

L’huile sur verre « L’enlèvement d’Europe » (vers 1930) réalisée par Valentine Prax représente l’enlèvement d’Europe par Zeus.
Dans un autre registre, l’huile sur toile de Valentine Prax « Composition au crâne de bœuf » (1940), surprend par les accents picassiens de cette composition aux arêtes vives où le crâne de bœuf attire le regard.

La Seconde Guerre mondiale a eu un impact sur le thème de certaines des œuvres de Zadkine comme « La ville détruite » (1947). Il s’agit d’une œuvre monumentale commandée par la ville de Rotterdam. La maquette en bronze présente dans ce musée montre une tête hurlante et des lignes brisées soulignant la puissance de la douleur.

L’exposition met en valeur le nouvel atelier que Zadkine a fait construire dans son jardin vers 1950, au moment où il est reconnu comme l’un des grands sculpteurs de sa génération.  Les outils du sculpteur sont disposés sur une table. Le visiteur peut imaginer Zadkine à l’ouvrage dans ce décor fidèlement reconstitué.

La sortie de l’atelier donne sur le jardin dans lequel d’autres œuvres de Zadkine sont visibles, comme les bronzes :
– « Naissance de Vénus » (vers 1930),
– « Arlequin hurlant » (1943),
– « Statue pour un jardin ou musicienne couchée » (vers 1943-1944),
– « La forêt humaine » (vers 1957-1958).

Cette exposition permet au visiteur de mieux connaître Zadkine et son œuvre en l’imaginant vivre et créer dans ce lieu qu’il appelait sa « Folie d’Assas ».

Commissaires
Cécilie Champy-Vinas, directrice du Musée Zadkine
Pauline Créteur, chargée de recherches à la Bibliothèque nationale de France