Visite de l'exposition

Le XIXe siècle a été une époque propice à l’émergence du métro dans divers pays. Des villes comme Londres avec le « Métropolitain Railway »‘ en 1863, New York avec le « Elevated Railway » en 1868, Berlin avec le « Statdbahn » en 1882  sont des exemples dont on peut voir les vidéos dans l’exposition. De son côté, Paris a vu naître au cours de ce siècle une centaine de projets de métro.

L’exposition renvoie au début de la création du réseau métropolitain parisien avec la création de la ligne 1, afin d’assurer le transport d’une population qui a quintuplé et celle de sa banlieue qui s’est multiplié par douze !
Des cartes montrent la progression de l’expansion du réseau métropolitain et les méthodes de construction : voir par exemple, les maquettes représentant les étapes de réalisation du tunnel. Tout en s’étendant, le réseau métropolitain se modernise. L’automatisation est devenue fondamentale dès lors qu’il est devenu centenaire.

On a vite songé à relier Paris et sa banlieue et à raccorder le métro avec d’autres moyens de transport.  Le développement extra-muros du réseau a favorisé l’émergence du « Grand Paris » qui vise à un rééquilibrage entre la ville centre et les territoires de la périphérie.
Ce grand chantier prend en compte un élément majeur comme l’écologie et s’efforce d’intégrer une dimension artistique.
On veille à réutiliser des terres excavées (47 millions de tonnes de déblais en 2020). A ce titre l’architecte urbaniste Antoine Grumbach a imaginé une œuvre « Les yeux du ciel » représentant deux yeux écarquillés long de 400m chacun, réalisée à partir des déblais du métro à Villeneuve-sous-Dammartin.
L’exposition signale la spécificité de certaines gares :

  • Les gares « piranésiennes » : les plus profondes,
  • Les gares-paysages qui intègrent l’idée de ville nature,
  • Les gares-passages qui privilégient l’espace public,
  • Les gares-ponts et les gares-aériennes,
  • Et les gares qui renforcent des pôles d’échanges.

Pour chacune des gares, architectes et artistes travaillent ensemble pour un projet au service des usagers du métro et des habitants.
Diverses maquettes de gare montrent aux visiteurs des exemples originaux et fonctionnels d’architecture dont :
– La gare de Villejuif Institut Gustave Roussy,
– La gare de Saint-Maur avec son escalier profond de 42m et constitué de câbles très fins,
– La gare de La Courneuve six-routes avec sa grande halle voûtée en briques.
Des oeuvres d’art s’intègrent également dans les gares :
– Une « armée » de 108 Vénus de l’artiste Prune Nourry dans la gare Saint-Denis Pleyel,
– Le paysage abstrait et en mouvement de l’artiste Ulla Von Brandenburg dans la gare Saint-Aubin,
– Pour la gare de Bagneux, l’œuvre au sol de Tatiana Trouvé faisant écho au monde souterrain.

Tout au long du parcours de cette exposition, le visiteur prend concrètement conscience de l’ampleur du projet qu’est le « Grand Paris » par l’étendue du réseau, la diversité des corps de métiers nécessaires et le confort et le gain de temps de transport et globalement, le rapprochement de Paris et la périphérie.
Une vidéo comparant les temps de trajets entre diverses gares entre le réseau actuel et celui du « Grand Paris » montre les temps de transport avant / après : de Bobigny Pablo Picasso à Noisy-Champs, 60mn en 2021, 22mn en 2030 ; de La Défense à l’aéroport Charles de Gaule 53mn en 2020, 34mn en 2030.

Des chiffres clés comme le nombre d’équipements sportifs, de lieux culturels, la longueur des pistes cyclables… prévus à proximité des gares, montrent que le projet s’appuie sur la création de nouvelles infrastructures et services.

Commissariat
Dominique Perrault, architecte urbaniste,
Francis Rambert, directeur de la Création architecturale, Cité de l’architecture et du patrimoine,
Jean-Marc Hofman, adjoint au conservateur de la Galerie des moulages, Cité de l’architecture et du patrimoine.

Métro ! Le Grand Paris en mouvement